Du palliatif... (translation)
Du palliatif, 
En attendant,
Penser à faire après, plus tard, peut-être,
En sachant très bien que non, tant pis.
Faire passer les heures, les jours, les nuits.
Rire pour croire encore.
Baiser pour se sentir vivante.
Dormir un peu,
Histoire de pas êt' trop
A la ramasse demain,
Histoire de tenir encore,
Et demain,
Aller bosser.
Manger pour se remplir,
Pour se maintenir en vie.
Guetter le téléphone,
En espérant que, en attendant des nouvelles, un échange, une voix, quelque chose,
En attendant quoi?
Lire les histoires des autres,
Parce que c'est plus facile que d'en écrire.
Parce qu'alors il faudrait imaginer.
Regarder des films où il y a 
Ces fragments de vie, ces fantasmes,
Ces trucs qu'on n'ose pas dire,
Ces trucs qu'on n'ose pas faire,
Ces trucs qu'on aimerait bien qu'il nous arrive.Et puis.
Et puis les retrouver.
Se vriller la gueule à l'alcool pour oser les toucher,
A la came pour les oublier.
Dormir encore.
Pour leur parler,
Demain, peut-être.
Attendre, seule,
Rêver les yeux ouverts,
La clope au bec en attendant l'cancer.
Voir ceux qu'on croit connaître parce qu'on a peur de voir
Ceux qu'on a envie de voir, qu'on a peur qu'ils nous connaissent.
Se construire des micro-sociétés où on a l'impression d'être à part, de vivre autrement,
De ne pas être comme eux.
Des micro-sociétés où on a l'impression d'être des individuEs.
Des micro-groupes où on a l'impression d'échanger, de rencontrer, de comprendre.
On n'a rien compris. On comprend rien. On est déjà morts. On est pareils. On est bien pires.
Du palliatif. De l'espoir moisi. De l'illusion.
L'hypermarché de l'intello rebelle, décalé.
La promotion du marginal, érigé en norme nouvelle, idéale.
Mentir à l'ennui,
Du palliatif aux fantasmes.
Peut-être.
Du palliatif.
Peut-être.

Ma poubelle à moi (translation)
Dates de péremptions, quotas,
Emballages abimés, 
Surproduction et fin de marchés,
Vos poubelles se remplissent
De vos invendables et invendus.
Une frontale a la place des yeux,
On ne crache pas sur vos rebuts.
Sur qu' le shopping est moins elegant.
On veut nous voir faire des emplettes,
Mais on n'peut pas ou on n'veut pas,
Et on plonge, tête la premiére,
Bras en avant et mains ouvertes,
Sans scrupules et sans honte,
On remplit nos frigos,
En recyclant les déchets du capital,
Nos placards sont les poubelles des bourgeois.
Alors à grands coups de javel,
De grilles, de cadenas,
De détecteurs de mouvements, 
De vigiles bienveillants,
Vous protégez vos bennes,
Parce-qu'on n'a qu'à aller trimer
Pour pouvoir acheter vos merveilles,
Parce-qu'on profite,
Nous, les parasites,
Sans passer par la caisse,
C'qui n'est pas acheté, c'est du vol.
Et quand ce n'est plus suffisant,
Vous appelez les keufs,
Et vous collez des travaux d'interet generaux,
Reintegrez les marginaux.
Faut-il en rire ou en pleurer,
On atteint le sommet,
Du pitoyable, du lamentable,
Vous en êtes à surveiller 
Ce que pourtant vous destinez
A être broyé, incineré.
Des forts knox à poubelles,
Des déchets grillagés,
Avez-vous si peur de nous
Ou du manque a gagner?
Qu'est-ce qui se passe dans vos têtes
De patrons des temples de consommation?
" J'te laisserais meme pas mes miettes
Ma poubelle à moi, c'est toi,
Tu n'es pas sans savoir que
Le prol' est la poubelle du bourgeois ";

Guerr'afrique (translation)
Mon nom est Sozaboy,
Je ne suis plus un enfant,
Je ne joue plus au ballon:
Ils m'ont donné une AK47,
Je porte les munitions,
J'aiguise les machettes,
Je garde nos prisonniers,
J'achève leurs blessés.
Le chef me dit: tu es un grand,
Je prend la drogue,
Je prend les filles,
Le chef me dit: tu es rapide,
Je cours entre les mines.
Je m'app'lai Victoria,
Mon village a été rasé,
Ils sont v'nus avec leur guerre,
Prendre les hommes pour leurs mines,
Et nous ont torturées,
Battues et humiliées,
Jusqu'à c'qui n'reste plus rien de nos vies brisées.
Ils ont violé toutes les femmes,
Nous sommes un butin,
Nous sommes un trophée,
Ils ont piétiné nos corps,
Et nous ne sommes plus rien.
Je m'appelle Evgenien,
J'travaille dans l'import/export
Logistique et pilotage,
Formation ou sécurité
Formé à de multiples tâches,
Lors de la guerre en Tchétchénie
J'en fais maintenant,
Profiter le plus offrant.
Je représente les intéréts d'armuriers ou de diamantaires,
Je reste anonyme pour la discrétion dans les affaires,
Mon bureau se trouve là  où l'on demande mes conseils :
Conseils d'administrations, ambassades ou ministères.
Lorsque certaines régions sont trop instables, j'y assure le commerce.
Quelque soit la nature des échanges je peux servir d'intermédiaire.
Qu'importe la transaction : armes, vivres, pétrole ou mercenaires
Qu'importent les blocus ou les règles douanières,
Je sais qui mettre en contact et à qui graisser la patte,
Pour faire fructifier vos investissements à haut risque,
Pour satisfaire l'appétit insatiable de tous les chefs de guerre,
Pour que la marchandise circule, même au milieu de cadavres.

Ni héros ni martyrs (translation)
Des héros et des martyrs
Portés en étendard,
Des cadavres transformés
En argument politique,
Quand la mort d'individus
Est instrumentalisée
Pour se racheter une conscience,
Une position de victime,
Le discours fatal tombe
Comme une lame de guillotine.
S'ils sont tombés une arme au poing,
C'est encore mieux, c'est plus viril,
On n'conteste pas, on s'incline
Devant les soldats de la cause.
Figures de stimulation,
Modèles, exemples à suivre,
Pour maint'nir la cohésion,
Et pour faire vibrer la corde
Du dévouement à la cause,
On ne recule devant rien.
Comme les Etats qui ravivent
Les positions patriotes
En dressant dans toutes les villes
La liste de leurs victimes,
En essayant d'faire passer
Des appelés pour des engagés,
Sur la pierre, leurs noms gravés,
Dernier crachat sur leurs cadavres.
Et puisque l'histoire officielle
Jette à la fosse commune
Les victimes de son système,
Il nous faut sortir
Les cadavres de ses placards
Pour qu'elle ne puisse plus nier
Mais sans glorification,
Il n'y a pas de beau cimetière,
Pas de raison d'être fiers,
De la mémoire, mais pas d'hommage,
Pas d'hymne avec main sur le coeur,
Pas de médaille du mérite,
Puisqu'on refuse d'oublier,
On n'veut ni héros, ni martyrs.


Ni dieu ni mec (translation)
Lui: Etre un maton même sans le vouloir,
D'une vie qui n'est pas la mienne.
Sentiment de contradiction
Entre mes idées et mes actes.
Prendre le contrôle de l'autre
Par habitude ou par confort.
La liberté d'autrui commence
Là où s'arréte la mienne.
Et parmi les anarchistes,
Autonomes ou alternos,
Les beaux anti-autoritaires,
Quelle est la sincérité
Des dominants dans une lutte 
Qui fait valser leurs privilèges?
On ne les lache presque jamais,
Pour sauvegarder nos intérets.
Elle: Hégémonie de leur culture
De mecs bios hétéros,
Leurs modes de lutte et leur langage
Ne sont pas les notres, mais sont les armes
Des sentinelles qui gardent les portes de nos placards bien scellés,
Alors comment lutter ensemble
S'ils ne nous tolèrent qu'invisibles?
Lui: Au secours, je n'comprends plus rien,
Tes mots sont flous et étrangers,
On pourrait croire qu'il existe
Un autre monde que le mien Où des personnes au quotidien Subissent c'que je suis et c'que je fais, Que j'écrase sans les remarquer, Les reflexes sont bien ancrés. Elle: Quand il s'agit d'patriarcat, Vous niez les rapports de classes, Vous criminalisez nos luttes, Alors qu'les violences conjugales, Les viols, les silences imposés, Les regards voyeurs, les sourires moqueurs Qu'on subit au quotidien sont vos outils de répression. Face à ça, vous nous dépeignez Tarées des procés staliniens, Et vous parlez d'Inquisition, Pour garder les armes dans vos mains, Pour qu'on ne puisse pas réagir. Vous nous dites hystériques parfois, Un peu menteuses, un peu bavardes. Vous nous croyez tristes, Mornes et chiantes. Vos préjugés sont erronés, Mais nos joies naissent de vos cendres, Et si vous nous dites violentes, On veillera à n'pas vous décevoir...
Ref: Hétéropatriarcat, la famille, le boulôt, la foule. Hétéropatriarcat, les militants sous leurs cagoules. Chacun dans sa case, les moutons sont bien gardés. Tant qu'il y aura des maitres, y'aura pas de liberté.
No border (translation) Corps lacérés Par les barbelés, Corps gonflés d'eau, Noyés dans un détroit, Corps revendus Par des passeurs, Corps expulsés, Deportés en charter. Vies dechirées par les frontières ! Fragmentation du territoire, Un découpage bien pratique Qui permet de briser les consciences De classe et d'y substituer Un sentiment d'appartenance A un bout de terrain. Oublier les tueries derrière les murs, Ne pas se sentir concernés. Pour maintenir leur puissance Ils terrorisent au quotidien Commandos et terrains minés Même en temps de paix pour garder Ceux qui voudraient franchir le mur, De l'autre coté, quitte a tirer A bout portant, quitte a traquer Des civils jusqu'à épuisement Corps lacérés Par les barbelés, Corps gonflés d'eau, Noyés dans un detroit, Corps torturés Par des militaires, Corps sacrifiés A l'intéret national. Vies dechirées par les frontières.
The second rape (Aus Rotten)  (traduction)
Every 45 seconds a woman is raped
Our sexist culture allows no escape
The is violent crime is far from obscurity
When the rate of victims is one in three
Society conditions men to be rapists
And our indifference perpetuates it
With derogatory language that tends to dehumanize
Making it easier for men to victimize
And the pornographic images that help portray
Women as legitimate sexual prey
When sexism is embedded in our judicial system
It's no surprise why the courts won't listen
And the role of attacker and survivor become distorted
So the majority of rapes are never reported
The threat of rape is always there
It's like a poison that saturates the air
A society stricken by a cancerous disease
Where men know they can do as they please
You tell me the punishment for rape
You tell me how much jail time it will take
When one out of three women will be raped
You tell me what it's going to fucking take
Do you see me in my low cut shirt
Or high heel shoes or a miniskirt
Woman is the victim you desire
You say you can't resist your predatory fire
You tell me why I stand guilty and accused
You tell me when I'm beaten an abused
When it's my body that's been raped and defiled
You tell me why I'm the one on trial
Defense attorney: Do you know the man who "allegedly" attacked you?
Victim: Yes I know the man who raped me.
Defense attorney: And isn't this man a friend of yours?
Victim? Well I thought he was a friend of mine.
Defense attorney: And were you drinking that night he 'allegedly" attacked you?
Victim: I had a drink or two but is that a crime?
Defense attorney: I'll ask the questions if you don't mind!
-What were you wearing: How did you act?
Victim: My wardrobe isn't an invitation for a man to attack.
-I didn't act in any way to bring this on. Why am I on trail? What did I do wrong?
Defense attorney: Could you tell the jury why you let this happen?
Victim: I was in shock. I couldn't stop him.
Defense attorney: You claim that you were raped but how do we know?
Victim I said no, I said no, no, no!
Defense attorney: Isn't it true you're just a woman scorned?
Victim: I'm a woman who's been raped and torn.
Defense attorney: Your honor, I demand that this case be dismissed,
-it all comes down to her word against his!
I may not have bruises all over my body
I may have been drinking at the party
But when I went to his room I never would have guessed
That he would force my no to mean a yes
You tell me why I'm guilty of this crime
You tell me why the responsibility is mine
When  women suffer a second rape during trial
Courts help rapists to violate and defile.